04 March 2019 | State House.
Discours sur l’État de la Nation par le Président Danny Faure
Le 26 février 2019
Monsieur le président de l’Assemblée
Monsieur le Vice-Président
Honorables Députés de l’Assemblée Nationale
Chers Compatriotes
Frères et Sœurs Seychellois
C’est à la fois un honneur et un plaisir de m’adresser à vous aujourd’hui.
Comme un peuple, nous avons préservé ensemble la paix, la tranquillité, la stabilité et notre unité. Ensemble, nous avons continué à travailler dur, nous avons continué à faire des progrès afin de hisser notre pays là où il est aujourd’hui.
Pour que notre nation devienne plus solide, il faut que les fondations de notre société le deviennent davantage. La famille reste la fondation de notre société. Et pour continuer à renforcer la famille, nous devons nous préoccuper ensemble de certains problèmes récurrents qui sont en train de l’impacter négativement.
L’abus de l’alcool est l’un de ces problèmes qui affectent la famille. La promotion de l’alcool, sa vente sans restriction horaire, et un environnement où l’on voit tout le monde en train de boire, sont autant de faits qui ont un impact important sur un enfant en pleine croissance.
J’ai reçu des lettres expédiées par vos propres enfants et portant sur ce sujet de consommation abusive de l’alcool dans la famille et dans la communauté. Il est évident que dans une famille où l’on use abusivement de l’alcool, les enfants sont en danger.
Il est temps d’envisager des mesures. Et j’invite l’Assemblée Nationale à y apporter sa contribution :
i. A compter de ce jour, nous imposons un moratoire sur toute nouvelle délivrance de licence pour la production d’alcool ;
ii. Il y a un excès de promotion et d’annonces publicitaires sur l’alcool. Il y a la nécessité de créer une structure qui en assure le contrôle ;
iii. On constate de plus en plus de travailleurs qui ont tendance à se rendre au travail sous l’effet de l’alcool ;
iv. Nous devons changer notre politique fiscale concernant les produits alcoolisés. Le niveau de la taxe sur les boissons alcoolisées devra être proportionnel à sa teneur en alcool (ou degré d’alcool). Par exemple, la taxe sur une bière qui contient 5% d’alcool devrait être moindre que celle d’une bière qui contient 8%. De même, la taxe sur une boisson qui contient 17% d’alcool doit être plus élevée que celle d’une autre qui ne contient que 7%.
v. A partir du 1er Janvier 2020, la licence pour la vente d’alcool nécessitera l’aménagement préalable d’un lieu séparé. Tous les marchands qui, en ce moment, vendent indifféremment l’alcool et les autres produits de consommation dans la même boutique auront un an pour faire le nécessaire.
vi. La Rue du Bazar est un endroit populaire qui est bien fréquenté. Nous devons la préserver comme un lieu sûr et accessible. Il ne doit pas y avoir de boutiques qui vendent de l’alcool. Une fois que les licences de vente déjà émises auront expiré, le Gouvernement ne les renouvellera plus.
Mon souhait est de voir la plupart de ces mesures en force le 1er Juin prochain, qui est la Journée des Enfants.
Un autre problème que j’aimerais aborder, c’est l’abus des enfants. Nos enfants sont précieux, et ils sont notre avenir. Ceux qui abusent de nos enfants sont en train de détruire l’équilibre de notre société et affaiblissent la nation.
Les dernières statistiques nous révèlent que pendant ces deux dernières années, la Justice s’est penchée sur 119 cas dont les enfants sont les victimes. A la fin de l’année dernière, il restait encore 55 cas en instance. Et ce sont là seulement les cas qui ont été signalés.
Nous devons comprendre qu’abuser un enfant a un impact aussi bien sur sa santé émotionnelle que psychologique et physique. Et plus tard, cela affectera, et sa vie d’adulte, et sa vie professionnelle et sa vie familiale.
Il est donc important que tous les partenaires travaillent étroitement ensemble pour aider les familles et repérer plus tôt les victimes. Il est de notre devoir d’alerter l’autorité compétente à temps, quand nous sommes témoins ou quand nous suspectons un cas d’abus. Notre réactivité aura un effet certain sur l’avenir de cet enfant.
Un autre problème récurrent qui est en train d’affecter notre société et la famille, c’est celui de la drogue. Nous avons créé, il y a un peu plus d’un an, l’Agence de Prévention de l’abus de la drogue et de la Réhabilitation avec l’objectif d’aider dans ce combat contre la consommation de la drogue. Le programme de traitement à la Méthadone a été également introduit, en raison de son succès dans des pays qui ont des caractéristiques similaires aux nôtres.
Plusieurs progrès ont été réalisés en résultat de cette double intervention. Il n’y a plus « d’arriérés » de demandes provenant de gens désirant bénéficier de ce traitement. Actuellement, il y a 2000 personnes qui sont inscrites sur ce Programme sous les auspices de l’Agence de Prévention de l’abus de la drogue et de la Réhabilitation. Ces 2000, ce n’est pas seulement un chiffre. Ce sont des personnes réelles. Nous les connaissons. Nous travaillons avec ces personnes. Et nous sommes en train de leur donner une seconde chance.
Selon les statistiques récentes fournies par l’Agence de Prévention de l’abus de la drogue et de la Réhabilitation, le taux de rétention des personnes qui sont en train de suivre ce Programme de traitement dépasse les 80%.
Certaines personnes inscrites sur ce Programme se sont trouvé un emploi formel à travers le programme Unemployment Relief Scheme (Plan de lutte contre le chômage). C’est le lieu pour moi de remercier tous les employeurs qui leur ont offert un emploi. La compassion dont ils ont fait preuve ici est bien appréciée.
Comme vous le savez déjà, le Gouvernement se propose de construire cette année un Centre de Réhabilitation, à Cap Ternay. Je voudrais, à cet égard, annoncer que le Centre sera entièrement financé par le gouvernement des Emirats Arabes Unis.
Nous avons en plus reçu le soutien de la France et de l’Union Européenne pour mettre en place un programme complet visant à insérer les participants dans un emploi afin qu’ils deviennent des membres actifs de la société.
Monsieur le président de l’Assemblée,
Un autre problème récurrent que j’avais déjà abordé deux ans passé, est celui de la pauvreté. Je peux dire aujourd’hui que nous disposons maintenant d’un meilleur système de coordination de nos agences qui s’en occupent. Une enquête conjointe menée par le Bureau des Statistiques et le Bureau chargé de la lutte contre la Pauvreté, nous a permis de connaitre également les familles classifiées comme étant pauvres.
Cette enquête nous montre que ce n’est pas seulement le manque d’argent qui rend quelqu’un pauvre. C’est fort de cela que, depuis l’année passée, nous apportons notre assistance de façon coordonnée aux familles vulnérables, et cette assistance n’est pas toujours financière.
PUC envisage d’installer des compteurs électriques prépayés pour faciliter la gestion de la consommation d’électricité par ces familles. Ces compteurs seront installés à partir de Juillet prochain.
Nous avons aussi convenu avec STC que ces familles reçoivent, à partir du mois prochain, une partie de l’assistance qui leur est due, sous la forme d’une Carte STC.
L’enquête a par ailleurs révélé qu’il y a des gens qui méritent d’être assistés mais qui ignorent jusqu’à l’existence de cette assistance. Pour résoudre ce problème, nous avons adopté une approche proactive afin d’identifier ces familles et, parallèlement, des actions sont menées afin d’identifier également les familles à risque.
Cette année, le Gouvernement a prévu dans son budget une enveloppe de 20 millions de roupies destinées à la réparation des maisons répertoriées comme étant en mauvais état.
Dans mes discours de 2017 et 2018 sur l’état de la Nation, j’avais indiqué que la situation du logement demeurait un réel problème dans notre pays. En 2019, bien que ce problème reste toujours un défi, des progrès ont été enregistrés.
En 2017, j’avais annoncé un programme ambitieux consistant à construire 24 logements dans 24 districts en 24 mois. Un programme ambitieux, en termes de ressources financières, comme en termes de ressources humaines, tant pour le gouvernement que pour les entrepreneurs.
A ce propos, voici les progrès que nous avons faits :
i. 178 logements ont été terminés dans 5 districts.
ii. 355 appartements sont encore en construction dans 16 districts et les travaux seront achevés avant la fin de l’année. Le retard accusé est dû notamment aux difficultés rencontrées lors des négociations pour accéder au domaine foncier.
iii. Dans 4 districts, nous n’avons pas encore mobilisé les entrepreneurs pour diverses raisons. Le site de Bel Ombre s’est révélé plus difficile que prévu et il est nécessaire de redessiner les plans. Aux Mamelles et à Glacis, le Gouvernement a pris du retard dans la négociation du domaine. Tandis qu’à Cascade, le retard est dû au déménagement de l'Unité cynophile et des installations de la Police PSSW. Mais malgré ces retards, le Gouvernement envisage de commencer ces projets avant la fin de l’année, et les 100 appartements seront achevés l’année prochaine.
Un nouveau programme pour lequel j’ai déjà obtenu le soutien du Gouvernement de l’Inde concerne la construction de 3000 logements. Nous allons commencer la construction de 600 logements dans 16 districts cette année.
En plus de la construction du logement, le Gouvernement a aussi établi un système de points pour son attribution. Ce système de points qui est transparent et plus juste vise à prioriser les cas. Et depuis qu’il a été établi en 2017, 174 familles ont reçu des logements.
Il y a aussi le cas des familles qui ont fait part au Gouvernement des difficultés particulières qu’elles sont en train de vivre. En effet, ce sont des familles qui ont le titre foncier, mais n’ont pas les moyens de financer une construction, leur situation financière ne les permettant pas d’obtenir un prêt bancaire. Face à cette situation, le Gouvernement envisage donc d’introduire un nouveau programme qui consistera à construire sur le terrain un logement selon son standard. En échange, il construira aussi un ou deux appartements pour aider d’autres familles, tout cela dépendant bien entendu de la dimension du terrain.
Monsieur le président de l’Assemblée,
Je voudrais saisir cette occasion pour féliciter les familles qui ont construit leurs propres logements ainsi que le secteur privé qui a construit des maisons pour les mettre en location. Les statistiques provenant de l’Autorité de l’Urbanisme indiquent que pendant ces cinq ans, les demandes de construction de logements ont augmenté, en moyenne de 25% par an. Pendant les deux dernières années l’Urbanisme a approuvé 1 571 demandes. Et ce chiffre n’inclue pas les projets de construction du Gouvernement. Par le biais de la Banque Centrale, nous avons aussi noté que, l’année dernière, la valeur « des emprunts pour le logement » contractés par des individus dans le système bancaire a augmenté de 32%.
La construction d’un logement demande beaucoup de sacrifices. Et cette augmentation montre que les efforts pour améliorer la situation du logement sont consentis aussi bien par les familles que par le secteur privé. Il est important de noter que chaque maison construite participe à l’amélioration de la situation du logement dans le pays.
Aujourd’hui, HFC (Housing Finance Company) accuse une meilleure santé financière, et une des raisons principales de cette situation, c’est que la majorité des familles payent régulièrement, et à temps, le crédit qu’elles contractent auprès de la compagnie. Je voudrais qu’elles en soient bien remerciées.
En résultat de cette situation encourageante, nous mettrons en force à partir du 1er Juillet 2019, une nouvelle mesure qui fera que HFC augmente le nombre d’années de remboursement du crédit, de 23 à 30 ans. Ce choix sera proposé aussi bien aux nouveaux clients qu’aux anciens qui sont déjà avec la compagnie.
Il y a par ailleurs des familles qui ont des parcelles mais qui ne disposent pas des moyens financiers necessaires pour faire les relevés topographiques (survey). Cela les empêche de donner une partie à leur enfant pour construire une maison en prenant un crédit. Après que l’on se soit concerté pour résoudre ce problème, HFC a décidé d’introduire une nouvelle catégorie de crédit pour financer les relevés topographiques. Cette offre commencera à partir du 1er Juillet de cette année.
Nous avons aussi discuté avec HFC des familles qui ont déjà un logement mais qui nécessite certaines réparations. La compagnie dispose déjà d’une forme de crédit qui s’appelle Home Improvement Loan. Mais à partir du 1er Juillet 2019, HFC créera pour cela une autre facilité spéciale pour les clients qui sont avec elle depuis plus de 12 ans.
Le Gouvernement a révisé le système de points pour les parcelles. La nouvelle formule a permis de revoir à la baisse la capacité financière du demandeur de 800 000 à 550 000 roupies. Ce changement a aussi un impact sur le montant du salaire du demandeur qui passe désormais de 15 000 roupies à 12 000 roupies par mois. Concernant les demandeurs dont le salaire est plus bas, le Ministère prendra en considération leur épargne. Quant aux demandeurs déjà retenus pour recevoir une parcelle, ces changements ne les concernent plus.
Les conditions de gestion, après l’obtention de la parcelle, restent toujours strictes, c’est-à-dire que le bénéficiaire doit construire la maison avant une période de 5 ans.
Frères et Sœurs Seychellois,
Le cout de la vie est un problème qui a été mainte fois débattu. La plupart de nos produits de consommation, que ce soient les produits alimentaires, les tissus, le carburant ou les équipements, sont importés. Et quand on importe un produit on n’en fixe pas le prix.
Par contre, il existe de nombreuses mesures que le Gouvernement a prises dans le passé afin d’aider les familles à maitriser leurs dépenses. Ces mesures qui sont toujours en force ont un impact, tous les ans, sur le budget du Gouvernement.
Rappelons ces mesures que nous avons prises pour répondre au problème du cout de la vie.
La taxe a été supprimée sur plusieurs centaines de produits, tels que incluent la viande, les légumes, les fruits, les jus, les œufs, les médicaments etc. Récemment, nous avons supprimé la TVA sur les conserves de thon.
Durant ces derniers 6 ans, précisément depuis 2012, STC a conservé le même prix sur les produits de consommation suivants : les lentilles, la farine, le sel, le sucre, la margarine, l’huile de tournesol, le riz, le lait en poudre, le lait infantile, les pommes, les oranges, l’oignon et la pomme de terre. Ce sont les mêmes prix qui ont cours à Mahé, Praslin et La Digue. C’est un engagement qui coute beaucoup. L’année dernière, il a couté 35 millions de roupies à STC.
Dans le souci de vendre le carburant au même prix à Mahé, Pralin et la Digue, SEYPEC continuera à absorber les surcouts. L’année dernière, le montant de ces surcouts s’est chiffré à plus de 30 millions de roupies.
Par ailleurs, 98% des travailleurs ont profité de la révision de la loi sur le Personal Income Tax (Impôt sur le Revenu). C’est une mesure qui coute plus de 450 millions de roupies, tous les ans. C’est une somme qui va désormais dans la poche des travailleurs.
Il est important que l’on prenne tous conscience de ces efforts. Rien que ces 3 programmes ou mesures, à savoir STC, la vente du carburant au même prix à Mahé qu’à Praslin et La Digue et la révision du Personal Income Tax, coutent chaque année au Gouvernement la somme de 515 millions de roupies, en guise de réduction du cout de la vie. Et cela n’inclue pas l’assistance offerte dans le domaine du logement, SPTC ainsi que les mesures indirectes telles que les tarifs d’électricité et d’eau dans les domiciles.
L’augmentation de la pension de retraite des personnes âgées, le paiement du treizième mois qui est désormais garanti par la Loi du Travail et l’augmentation du salaire minimum, sont trois autres mesures à prendre également en considération.
Une nouvelle mesure que je voudrais annoncer, et qui va sans doute aider les familles, c’est la réduction du prix du gaz. Ce prix sera réduit de 17 à 15 roupies, le kilo. Pour une bonbonne de 9 kilos, cela signifie une réduction de 153 à 135 roupies. Et cela prendra effet à partir du 15 Mars de cette année.
Monsieur le président de l’Assemblée,
Comme vous savez, il y a un plafond au montant que l’on peut percevoir au Fonds de la Pension de Retraite. J’ai demandé au Fonds de la Pension de Retraite d’établir aussi un montant minimum qu’un membre peut percevoir.
Monsieur le président de l’Assemblée,
L’état de notre Nation dépend aussi de l’état de la santé de notre peuple. Les maladies courantes dans notre pays sont à peu près les mêmes pathologies que l’on contracte dans les pays avancés. Notre système de santé connait un haut niveau de performance en matière de traitement des maladies. Mais notre défi, reste aujourd’hui la prévention.
J’ai déjà fait état de nos acquis dans le passé, notamment le taux élevé de vaccination, notre espérance de vie, ainsi de suite. Tout cela est très bien, mais ce bon système de santé exige aussi de nous certaines responsabilités.
La façon dont chacun de nous mène son hygiène de vie aujourd’hui sera un facteur déterminant de notre santé demain.
Les complications liées au diabète et aux maladies cardiovasculaires sont aujourd’hui les principales causes de décès dans notre pays. La troisième principale cause est le cancer.
Le diabète et les maladies cardiovasculaires sont étroitement liés à notre hygiène de vie, c’est à dire ce que nous mangeons, ce que nous buvons, les exercices que nous faisons, etc. C’est dire qu’il est très important de mesurer la quantité et la qualité de tout ce que nous consommons. De même, qu’il est important de prendre le temps de faire des exercices.
Cette année, le Gouvernement envisage de prendre de nouvelles mesures de prévention. Par exemple, certaines maladies, dont le cancer, sont héréditaires. Par rapport à ce genre de maladie, le Gouvernement envisage un système qui demandera à la famille du patient chez qui un cancer a été diagnostiqué, de faire un test. Parce qu’une maladie dépistée très tôt peut faire la différence, peut nous sauver la vie.
« Overseas Diagnosis and Treatment Board » (le Comité chargé du diagnostic et du traitement à l'étranger) a été établi suite à la loi « Overseas Treatment Act » (la Loi sur le traitement à l'étranger). C’est ce Comité qui désigne ceux qui ont besoin d’un traitement à l’étranger. Rien que l’année passée, 211 patients, dont 47 enfants, ont été traités à l’étranger, à un cout de 37, 6 millions de roupies.
Sous ce rapport, j’ai le plaisir d’annoncer que bientôt, nous mettrons en route un projet de construction d’un hôpital spécialisé, à Providence. Le Gouvernement achètera la propriété actuelle qui appartient à Nouvobanq, puis invitera les hôpitaux à l’étranger qui sont intéressés, à développer le reste du projet. Les infrastructures resteront la propriété du gouvernement mais l’opérationnalisation sera du ressort des spécialistes du secteur.
Nous réaliserons ce projet avec le soutien du Gouvernement de l’Inde afin de pouvoir installer les services spécialisés dont l’absence nous oblige à envoyer nos patients à l’extérieur. Cet hôpital offrira par exemple la radiothérapie nécessaire pour le traitement de certains cancers. Nous savons tous que les cas de cancer ne cessent d’augmenter dans notre population, et cette approche nous permettra de faire face un peu plus efficacement à ce problème.
Ce projet conférera une nouvelle dimension aux soins de santé mis à disposition de notre peuple. Il contribuera par la même occasion à créer une opportunité économique par le biais du tourisme médical ou le tourisme hospitalier.
C’est le lieu pour moi de remercier tous les professionnels et tout le personnel du secteur de la santé pour leur travail dur, leur dévouement et leur engagement.
Il faut dire que l’état de la nation est tributaire également de l’état de notre environnement. C’est dire qu’ensemble, nous devons continuer à en prendre soin.
Nous devons continuer à protéger nos espèces rares et endémiques, notre fragile écosystème et continuer à exploiter nos ressources naturelles d’une façon soutenable.
Dans cette perspective, nous continuons à élargir et à multiplier nos aires protégées conformément à notre politique de préservation de l’environnement marin afin de nous adapter au changement climatique et développer notre économie bleue. Le changement climatique reste le premier défi qui se dresse aujourd’hui devant le monde. Aux Seychelles, il y a un enthousiasme manifeste de tous les partenaires à réduire notre impact sur l’environnement et améliorer notre conservation.
L’année dernière, nous avons déclaré 15% de notre Zone économique exclusive comme des aires protégées et le Gouvernement a pris l’engagement d’accroitre ce pourcentage, le mois prochain, à 26%. Nous pensons atteindre notre objectif de 30% vers décembre 2020.
Frères et Sœurs Seychellois,
Il est important que nous maintenions notre environnement propre non seulement pour notre propre bien-être et notre santé, mais aussi pour ceux-là qui viennent visiter notre pays et pour les générations à venir. Mais un environnement propre commence d’abord par nous-mêmes, à notre lieu de résidence dans la communauté, et sur les places publiques.
Dans ce contexte, le Gouvernement a adopté l’année dernière une nouvelle politique de gestion des déchets. Avec l’appui de l’Union européenne et de la Banque Mondiale, nous allons élaborer un plan d’action de gestion des déchets à long terme.
Cette année, le Ministère de l’Environnement et l’Agence chargée de l’embellissement et de la gestion des déchets appliqueront un certain nombre de décisions et de mesures en encourageant, par exemple, les activités de recyclage des objets en verre, et en mettant en route un projet de transformation des déchets en énergie, ce en partenariat avec le secteur privé.
Frères et Sœurs Seychellois,
Notre croissance économique se poursuit et cette année encore nous connaissons une tendance positive. Mais cette croissance a eu pour effet d’augmenter notre besoin en main d’œuvre, comme j’en avais, du reste, fait mention l’année dernière. Selon les statistiques publiées par le Bureau des Statistiques en 2018, le secteur formel emploie environ 50 353 travailleurs actuellement. Mais ce chiffre inclue aussi les étrangers munis d’un Permis de travail.
Vers la mi-février, on comptait 22 997 travailleurs étrangers munis d’un Permis de travail. La majorité de ces permis de travail, soit 6888, ont été livrés dans le secteur de la construction. Dans l’hôtellerie et le tourisme, on compte 3 276 permis, tandis qu’on dénombre 977 dans le secteur du commerce.
Dans le secteur du tourisme, on constate que la politique de recrutement de la main d’œuvre étrangère marche bien et est bien suivie. L’employeur signe un contrat avec l’employé sous la supervision du Département de l’Emploi et le Département de l’Emigration. Ainsi l’employeur et l’employé connaissent les responsabilités qui reviennent à chacun d’eux. Quand cette relation marche bien, toutes les deux parties en tirent bénéfice et cela a une incidence positive sur l’économie.
Par contre, lorsqu’on essaye de contourner la loi, les relations se détériorent, comme nous avons pu le constater récemment avec certaines compagnies.
Quand il n’y a pas de contrat, on a tendance à abuser de notre prochain, et cela n’est pas une bonne chose. Nous avons été témoins des cas où l’employeur ne payait pas ses employés. Et cela s’appelle de l’exploitation.
Aussi, j’en profite pour inviter la population à alerter les autorités compétentes chaque fois qu’elle aura constaté qu’un employeur est en train d’exploiter ses employés. Il faut informer afin que l’on puisse prendre les mesures idoines. Il est important qu’un frein soit mis à cette action négative et que les coupables encourent ce qu’ils méritent.
Les statistiques du Bureau des Statistiques révèlent également que le taux de chômage se chiffre à 3,5%, un taux vraiment bas. Par contre, le taux de chômage dans la couche des jeunes de moins de 25 ans s’élève à 14,5%. Je trouve cela haut. Pourtant, il y a des programmes que le Gouvernement a mis au point pour aider les jeunes à se trouver un emploi.
Nous avons, par exemple, My First Job (Mon Premier Emploi) qui aide les jeunes à se trouver un emploi au terme de leurs études post secondaires. C’est un programme qui marche bien. Au cours des deux dernières années, 1 481 jeunes étaient inscrits sur ce programme. Selon les statistiques du Ministère de l’Emploi, il reste seulement 8 jeunes inscrits sur ce programme qui sont en train de chercher un emploi. C’est l’occasion pour moi de remercier toutes les entreprises et tous les employeurs qui participent à la mise en œuvre de ce programme. Ils sont 175 employeurs à avoir employé les jeunes pendant ces deux ans.
Un autre programme, c’est le Reskilling (la Requalification) qui vous donne la formation nécessaire pour vous aider à trouver un emploi. A partir du 1er Avril de cette année, il deviendra obligatoire pour tout employeur qui emploie un travailleur muni d’un Permis de travail de recruter aussi un jeune dans le cadre de ce programme de Reskilling, ce pour aider le pays à résoudre cette situation de chômage au sein de la jeunesse.
Dans le cadre de nos efforts visant à résoudre le problème de manque de compétences techniques, le Gouvernement travaille actuellement, en étroite collaboration, avec la Banque Mondiale pour construire un nouveau Centre technique et vocationnel à l’Ile Soleil. Ce projet sera mis en œuvre en partenariat avec le secteur privé et il contribuera à former nos jeunes afin qu’ils s’insèrent dans le processus de développement du pays.
En 2018, les statistiques des Agences d’emploi privées indiquaient que dans le secteur privé il y avait plus de 1 225 postes. Celles du Ministère de l’Emploi indiquent qu’en 2017 et 2018, les Agences privées ont trouvé de l’emploi pour plus de 2 089 demandeurs. Ce faisant, j’invite tous ceux qui désirent se trouver un emploi à s’inscrire auprès du Ministère de l’Emploi ou les Agences d’emploi privées.
Monsieur le président de l’Assemblée,
Le volume des opportunités qu’offre en ce moment le secteur de l’économie et le nombre important d’emplois que le secteur privé est en train de créer, m’amènent à aborder le sujet de l’éducation. En effet, d’après les statistiques, 72% des gens, jeunes comme vieux, qui rencontrent certaines difficultés à se trouver un emploi, ont seulement terminé le cycle secondaire. Ce chiffre témoigne de l’importance du niveau de formation.
Le rythme de développement de notre économie exige que nos jeunes sortants des écoles soient bien outillés pour le monde du travail. Bien outillés en termes de connaissance, de compétences et en termes d’aptitude et d’attitude. On s’attend grandement à ce que le système éducatif réponde tout de suite à cette demande, mais la réalité est tout autre.
Malgré les défis au plan infrastructurel et le manque d’enseignants, de grands efforts sont fournis dans les établissements scolaires et les centres professionnels restent toujours engagés. Sous ce rapport, j’aimerais adresser mes remerciements à tous les enseignants et tout le personnel. Car ils ont besoin de notre soutien constant ainsi que ceux de la famille et de la communauté.
Le Gouvernement continuera toujours à s’investir totalement dans la mise en œuvre de la Stratégie à Moyen Terme de l’Education 2018-2022 ainsi que la Stratégie de Développement des Ressources Humaines 2018-2022, ce avec l’objectif affiché de résoudre le défi des ressources humaines et des besoins de notre économie nationale.
Il est évident que les problèmes en famille ont un impact certain sur l’environnement de l’apprentissage et les performances de nos enfants. Cela constitue un réel défi pour notre système éducatif. Nous devons tous comprendre que l’éducation est une responsabilité partagée. A ce titre, elle commence en famille. Les parents sont et seront toujours les premiers éducateurs.
Nous devons faire en sorte que nos enfants et nos jeunes ne viennent pas juste apprendre à l’école, mais qu’ils apprennent également dans la famille et dans la communauté, afin qu’ils apprécient et respectent les valeurs humaines, qu’ils aient du respect pour l’autorité, du respect pour leur prochain et du respect pour eux-mêmes. Redoublons d’efforts afin que nos enfants apprennent aussi notre culture et nos traditions créoles qui sont si riches et qui constituent pour nous une source unificatrice, qui peut aussi se dissiper si nous ne prenons garde.
Le Ministère de la Famille a mis en ce moment un programme des vacances au cours duquel la Société Civile et les autres partenaires organisent des activités dans les écoles. A partir des vacances prochaines en avril, ce programme sera renforcé par l’apport des institutions gouvernementales telles que le Conseil National des Sports, le Conseil National de la Jeunesse et le Conseil National des Arts.
Ces conseils, ensemble avec les autres partenaires, vont permettre d’augmenter le nombre d’élèves qui peuvent prendre part à ces activités. L’objectif est d’offrir aux enfants des activités saines à faire dans des endroits adéquats pendant les vacances et à travers lesquelles ils peuvent s’épanouir et investir leur énergie dans des actions positives.
Ce programme des vacances permet également d’initier les enfants aux activités civiques. Nous voyons, par exemple, dans le domaine de l’environnement des organisations non-gouvernementales qui viennent avec des initiatives de conservation et de sensibilisation au défi global qui menace le monde. Nous voyons que beaucoup de ces organisations non-gouvernementales qui sont créées et gérées par des jeunes ont un impact certain. Les Seychelles ont beaucoup accompli dans le domaine de l’environnement, et je suis fier de ce que les jeunes sont en train de faire pour amener ce secteur de l’avant.
Les sports, les arts, la culture et les activités civiques sont des éléments positifs dans notre vie. Et l’intégration comme je l’ai dit plus haut de ces conseils dans nos programmes, va sans aucun doute augmenter et apporter des possibilités additionnelles de participation. J’encourage donc les enfants et les jeunes à saisir l’opportunité de ces nouvelles activités pour s’accomplir de façon positive.
Cette année auront lieu les Jeux des Iles. Actuellement les athlètes sont en pleine préparation et beaucoup veulent profiter des 4 ou 5 derniers mois pour intensifier leur préparation. Je souhaite bonne chance à notre délégation sportive. Et qu’elle rende les Seychelles fières en juillet prochain.
Monsieur le président de l’Assemblée,
Il y a des lieux qui renferment une grande valeur patrimoniale pour notre société. Un de ces endroits, c’est la Promenade de Beau vallon où nous organisons tous les ans la Régate. Pendant plusieurs décennies, cette partie est restée propriété privée. Et jusque-là le propriétaire nous autorisait à nous en servir pour organiser des activités.
Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’annoncer que le Gouvernement a acheté la propriété afin que nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants puissent également en jouir. Nous allons construire certaines facilités afin que les familles puissent la servir à leur convenance.
Frères et Sœurs Seychellois,
C’est nous qui développons notre économie. En ce sens que c’est nous qui travaillons dans les secteurs de la pêche, du tourisme, de l’agriculture, des télécommunications, de l’économie bleue, des services financiers, de la construction, du commerce, des petites entreprises et d’autres secteurs encore.
Notre économie se trouve dans un état stable. Nous prenons soin de sa gestion. Les perspectives de croissance en 2019 sont positives et elles doivent continuer à s’accroitre après une croissance estimée à 3,6% en 2018.
Ce sont notre dévouement et notre travail dur qui nous permettent de continuer à avancer. Le secteur du tourisme est resté stable tandis que le secteur productif s’est agrandi. Par exemple les statistiques officielles nous indiquent que la production de thon en boite s’est accrue pour dépasser le plus haut niveau déjà atteint pendant ces dix dernières années.
L’année dernière, nous avons accueilli 361 844 visiteurs, soit une augmentation de 3% par rapport à 2017. Par contre, la quantité de devises étrangères que ce secteur a générée pendant la même période a augmenté de 16%. Les statistiques de la Banque Centrale montrent qu’une bonne partie de cette manne est restée dans le pays.
La nouvelle classification des hôtels entrera en force cette année et la présence dans ces établissements hôteliers de notre culture - comme l’art, la musique, la cuisine créole et cetera, sera en bonne place dans les critères d’évaluation. Cela permettra à la fois d’augmenter la contribution du tourisme à l’économie nationale et à la préservation de notre culture.
Nos revenus en devises étrangères provenant de l’économie en général ont augmenté, l’année dernière, de 12%, ce qui représente en chiffre 727 millions de dollars. Mais parallèlement notre consommation a augmenté. Parce que c’est presque la même quantité de devises que nous avons eue qui a quitté le pays par le biais de nos dépenses à l’extérieur.
La quantité de devises qui a quitté le pays en 2018 se chiffre à 701 millions de dollars, ce qui représente une augmentation de 24% par rapport à 2017. Les statistiques de la Banque Centrale montrent aussi que les emprunts individuels ont augmenté de 13% durant la même période. Ce qui démontre que la demande est importante dans l’économie.
Mais même si l’économie nationale se porte bien, il suffit de jeter un coup d’œil autour de nous, pour se rendre compte que l’économie mondiale est encore marquée par l’incertitude. Les grandes puissances sont certes en train de négocier, mais elles ont de profondes divergences pour ce qui est de la politique commerciale. Le prix du carburant ne cesse d’osciller. L’Europe qui est notre principale pourvoyeuse de touristes connait la même incertitude. Tout ceci nous oblige à rester vigilants.
Le business du transport aérien international est une des activités qui comportent beaucoup de risques et qui est loin d’être facile surtout pour des petites compagnies comme Air Seychelles dont les ressources sont limitées.
Air Seychelles est engagée en ce moment dans un exercice de transformation qui a débuté l’année dernière. Cela comprend entre autres l’échange de 2 avions contre 2 nouveaux plus adéquats. Le premier est attendu en Juillet prochain, et le second au début de l’année prochaine. Cela permettra à la compagnie de concentrer ses efforts sur les routes régionales.
Ce plan de transformation nécessitait l’appui du Gouvernement, sans lequel Air Seychelles allait se contenter de faire seulement des vols domestiques et offrir le service « ground handling » aux autres compagnies internationales qui arrivent aux Seychelles. C’est une option qui serait certes profitable et simple, mais qui nous rendrait économiquement vulnérable. Car nous allions dépendre à 100% des autres compagnies étrangères pour transporter les touristes vers les Seychelles.
Du point de vue stratégique, le Gouvernement n’est pas prêt à exposer le pays à une telle éventualité.
Actuellement, il y a beaucoup de compagnies aériennes qui viennent aux Seychelles, mais comme vous le savez, nous n’avons aucune garantie que cela se poursuivra sans discontinuer. Avec une économie aussi tributaire du tourisme, il est donc vital d’offrir à Air Seychelles la capacité d’effectuer des vols internationaux. C’est dire qu’Air Seychelles demeure pour notre industrie du tourisme, pilier de notre économie nationale, la police d’assurances indispensable.
Evidemment cette assurance a un prix et elle est couteuse.
Dans un environnement aussi compétitif dans lequel les grosses compagnies aériennes même ont du mal à survivre, il est important que nous continuions à apporter notre soutien, notamment dans cette phase de transformation.
C’est pour cela qu’à partir de cette année, nous allons subventionner Air Seychelles à hauteur de 6 millions de dollars par an, pendant cinq ans. La compagnie Etihad, qui est en partenariat avec Air Seychelles, a fini d’apporter sa contribution.
Monsieur le président de l’Assemblée nationale,
Le Gouvernement est en train d’investir dans les infrastructures pour permettre au secteur privé de se positionner à son tour pour les investissements à long terme et profiter des opportunités qu’offrira l’économie dans le futur. Je voudrais rappeler qu’investir dans l’infrastructure, c’est investir pour l’efficacité et l’efficience du business, ce qui à terme contribuera à la réduction du cout de la vie.
En ce moment, il y a des projets majeurs qui se trouvent à une étape avancée de leur mise en œuvre. L’un de ces projets, est l’agrandissement du Réservoir de La Gogue dont le cout estimatif est de 185 millions de roupies. Je me suis rendu sur le chantier. Les techniciens sont en train d’augmenter sa profondeur afin qu’il puisse contenir plus d’eau. Une fois achevé, la capacité du réservoir sera de 1, 6 tonne d’eau, soit 1,6 milliard de litres. Ce qui représente une augmentation de 600 000 tonnes d’eau ou 600 millions de litres.
A une certaine phase du projet, il faudra nécessairement travailler dans le fond du réservoir. Et pour cela il faudra le vider de son eau. Cette étape doit durer 2 mois et elle doit commencer en Juillet prochain, selon les plans de P.U.C.
Pendant cette période, il est évident que la distribution d’eau ne sera plus comme elle l’était. Cela entrainera inévitablement certains inconvénients notamment pour les habitants du Nord de Mahé. Aussi, je leur demande de faire preuve de compréhension et de coopération.
J’encourage les habitants à prendre certaines mesures notamment l’installation de réservoirs pour lesquels PUC a déjà prévu un plan d’aide au financement.
Le second projet majeur porte sur le renforcement des capacités de PUC pour assurer le transport de 33 000 volts sur ses réseaux et une voie alternative pour la distribution du courant. Comme on a pu le remarquer, le nouveau réseau de distribution sera souterrain, et au besoin il passera sous le réseau routier. Ce projet va réduire au maximum les risques de coupures de courant.
Les transformateurs haute tension vont aussi augmenter l’efficacité du réseau, ce qui permettra à PUC de consommer moins de carburant, à l’avenir, pour produire de l’électricité. Une approche bonne pour l’environnement et qui par ricochet permettra de réduire la quantité de devises étrangères dépensées pour importer le carburant.
Pour le développement socioéconomique des régions Ouest, Est et Sud de Mahé, ce projet aidera à faire face aux demandes d’électricité à moyen et long termes.
Les bénéfices sont incontestables, mais la mise en œuvre de ce projet qui coutera 450 millions de roupies entrainera aussi des moments d’inconfort. Je remercie d’avance tous ceux qui en seront touchés pour leur coopération au moment de l’exécution des travaux.
À la Digue, le projet d’aménagement du dépôt d’ordures a débuté, et il coutera plus de 200 millions de roupies. Ce projet est très important pour la soutenabilité de La Digue.
PUC doit également installer un câble électrique entre Praslin et La Digue afin d’améliorer la distribution d’électricité dans cette dernière, à un cout estimatif de 140 millions de roupies.
Ces quatre projets que je viens de mentionner couteront au total 975 millions de roupies. C’est dire, que le Gouvernement fait de son mieux pour ce qui concerne les investissements. Mais il reste clair que les tarifs actuellement en vigueur posent problème. La Commission de l’Energie entreprendra des études et nous soumettra ses recommandations pour une nouvelle structure de tarification.
Monsieur le président de l’Assemblée,
Un autre projet sur lequel je voudrais me pencher, c’est celui du Port de Victoria. Port Victoria gère annuellement l’équivalent de 65 000 conteneurs de 20 pieds chacun. Aujourd’hui le port est gagné par la congestion, à cause de ses dimensions. Quand j’ai récemment visité le lieu, j’ai pu constater le travail que l’Autorité en charge doit faire avec l’objectif de rallonger le port lui-même à 600 mètres, éliminer les sections qui ne sont plus dans les meilleures conditions et agrandir les terminaux et la superficie générale.
Les travaux de construction doivent commencer en février 2020, et pendant qu’ils se dérouleront, le Port aura à faire face à des contraintes opérationnelles. Tous ceux qui utilisent le Port – que ce soient les travailleurs, les agences ou les importateurs – auront besoin d’en tenir compte et de prendre certaines précautions.
En effet, la modernisation du port nécessitera des travaux d’assèchement ou de « comblage » de la mer, le Port actuel sera détruit, certains bâtiments seront démolis, l’espace disponible devra être partagé avec les constructeurs, la zone de mouillage sera restreinte, etc. Il y aura environ 500 travailleurs dans ce projet.
Le Gouvernement s’efforce de prendre les mesures nécessaires pour limiter les inconvénients. Nous avons convenu avec SEYPEC de faire une zone de mouillage temporaire sur l’Ile Romainville afin que les bateaux citernes transportant le carburant ne bloquent pas le Port.
Quand le Port aura été agrandi, les bateaux pourront être rapidement déchargés et le Port pourra aussi gérer plus de bateaux à la fois.
Et tout cela contribuera à faciliter l’importation, ce qui pourrait à son tour aider à réduire le coût de la vie, voire encourager également l’exportation.
Encore une fois j’adresse mes remerciements anticipés à tous ceux qui seront d’une manière ou une autre touchés au moment des travaux.
Il faut dire que le Port cargo de Praslin sera aussi rénové. Ces travaux d’amélioration qui sont estimés à 120 millions de roupies, seront faits par phase, pendant une période de 5 ans. On notera que ce travail a déjà commencé, et celui qui concerne le port proprement dit sera fini vers la fin de l’année. Le travail dans l’aire du port et les bâtiments qui l’entourent vont faciliter le commerce dans l’ile et aider à réduire le cout de la vie dans l’ile. Le projet inclue aussi des facilités d’entreposage et l’élargissement de la zone d’empilement des conteneurs.
Pour ce qui est de La Digue, le travail sera entrepris au Port la Passe. Ce projet qui doit couter 25 millions de roupies au total, débutera cette année. Le travail consistera d’abord à approfondir la zone du port, puis la construction de murs de soutènement afin d’élargir la zone réservée à l’accostage des bateaux. Ces deux travaux permettront de séparer la zone destinée au cargo et l’espace réservé aux mouvements des passagers, afin que les activités au Port se déroulent en toute sécurité.
Monsieur le président de l’Assemblée,
Notre progrès et notre prospérité dépendent aussi du maintien de l’ordre et la paix. La mission de la Police est d’assurer le maintien de l’ordre et la paix dans le pays, préserver la sécurité intérieure et lutter contre la criminalité.
En accord avec ce mandat, les activités de la Police se sont accrues énormément. Nous avons constaté l’année dernière une réduction de 8% des crimes, par rapport à 2017. Nous avons également noté une amélioration du nombre de cas qui ont été résolus par les CID pendant la même période. Et tout cela est évidemment encourageant.
Le Commissaire de Police est en train de mettre en œuvre un nouveau plan intitulé « Back to Basics ». Le but de ce plan est de faire en sorte que nous ayons une Police professionnelle, engagée et efficace, une Police qui dispose d’agents bien qualifiés. A cette fin la Police est en train de renforcer ses capacités localement, et continue d’envoyer aussi ses officiers suivre des cours de perfectionnement à l’étranger.
Le mois prochain, le Service National de Renseignement sera mis en place en vertu de la nouvelle loi. Ceci aidera la Police dans son combat contre la drogue, le crime organisé et la lutte contre les biens mal acquis.
Je lance donc un appel à toutes les institutions et à tous les citoyens afin qu’ils travaillent étroitement avec la Police afin de mettre un terme aux cas de nuisance qui affectent quotidiennement la communauté. C’est seulement à travers un partenariat solide et un travail en bonne intelligence que nous serons à même d’atteindre notre objectif. Nous devons travailler ensemble pour maintenir l’ordre et la paix dans notre pays afin que tous les citoyens se sentent en paix et en sécurité.
Je remercie tous les agents de la Police pour leur travail dur. Je les exhorte à rester toujours professionnels, dévoués et engagés pour protéger nos citoyens.
Monsieur le président de l’Assemblée,
Nous avons une grande Zone Economique Exclusive de 1,37 million de kilomètres carrés. Cela représente plus de 8 500 fois la superficie de Mahé. Les Seychelles continuent à recevoir beaucoup de soutiens techniques et financiers pour mettre en œuvre sa stratégie de sécurité maritime.
En ce qui concerne la défense, nos Garde-Côtes seront présents en permanence dans certaines de nos iles éloignées, ce avec le but de renforcer la protection de notre Zone Economique Exclusive, où ont lieu aujourd’hui la pêche illégale, le trafic de drogue et le pillage de nos ressources halieutiques.
Je voudrais saisir l’occasion pour adresser mes remerciements à tous les membres de nos Forces de Défense, ce pour leur discipline, leur professionnalisme et leur dévouent.
Frères et Sœurs Seychellois
Pour pouvoir bien servir nos citoyens le Gouvernement suit les principes de la transparence, de la bonne gouvernance et de la reddition des comptes. Il est en train de mettre l’emphase sur les résultats, une pratique bien connue sous le nom de « Results Based Management » (la Gestion axée sur les résultats). Cette pratique stimule toutes les mesures qu’on a envie de mettre en place.
Le Gouvernement a fait beaucoup de progrès dans le processus budgétaire en usant de cette formule de « Results-Based-Management». En résultat, le public perçoit aujourd’hui plus de valeur de l’argent que le Gouvernement dépense. Par la même occasion, nous sommes en train de faire des progrès dans notre capacité à mesurer et évaluer les performances dans une façon encore bien structurée. Mais cela ne suffit pas.
Par ailleurs, nous avons pris des mesures pour améliorer la planification, une démarche qui inclue la préparation de notre Stratégie Nationale. Nous allons renforcer la gestion de nos ressources humaines afin d’améliorer l’efficacité et la performance du Gouvernement. L’Institut Guy Morel aura, à cet égard, un rôle essentiel à jouer dans la formation et le renforcement des capacités des travailleurs de la fonction publique.
Nous nous dirigeons vers ce qu’on appelle un « Digital Government » qui permettra à tous les citoyens un accès rapide et efficace au service public. Nous travaillons pour cela avec la Banque Mondiale afin d’obtenir l’expertise internationale requise qui nous aidera à atteindre les meilleurs résultats pour le pays.
Continuons notre parcours dans la bonne gouvernance, la transparence et la reddition des comptes. Malgré les intérêts personnels qui peuvent parfois se poser en obstacle, il est important que nous embrassions ensemble ce parcours pour le bien des Seychelles.
Frères et Sœurs Seychellois
C’est notre peuple qui détermine l’état de notre nation. Notre pays vient de rentrer dans une nouvelle étape.
Dans cette nouvelle étape, il est important d’avoir un équilibre entre la quantité de richesses disponibles et les richesses que nous pouvons distribuer pour la consommation individuelle et la prise en compte de ceux qui sont dans le besoin, entre les fortes attentes et les possibilités réelles de répondre à ces attentes.
Pour aller de l’avant dans cette nouvelle étape, nous devons en tant que nation, travailler pour une vision claire. Cette vision sera le résultat de consultations avec tous les partenaires dans la société. C’est une vision qui nous conduit vers un avenir soutenable et inclusif. C’est la « Vision 2033 ».
Aujourd’hui, je voudrais remercier tous nos citoyens qui ont activement pris part à cet exercice important.
Dans cette nouvelle étape, nous nous dépensons en effort pour créer de nombreuses institutions, ce pour s’assurer qu’elles protègent la liberté, la dignité et les droits humains de tous les citoyens. Une étape qui nous autorise à nous comparer aux pays les plus avancés. Une étape au cours de laquelle, nous devons aussi hausser notre niveau de service afin de nous hisser encore plus haut, tout en restant humains, avoir de la compassion, accueillants, humbles et disciplinés.
Dans l’étape où nous nous trouvons, nous voyons beaucoup d’ouvertures, notamment la presse libre, la liberté d’expression, la liberté de manifester- dans l’ordre et la paix - pour ou contre ce que nous ne voulons pas.
Nous sommes en train de voir la vraie force de notre Constitution qui permet ce que nous appelons les vrais « (système de) poids et contrepoids », des trois branches qui forment le Gouvernement, à savoir le Législatif, le Judiciaire et l’Exécutifs. Mais pour continuer à aller de l’avant, il est important que nos citoyens continuent à recevoir la formation et l’information qui les permettront de mieux apprécier les dispositions et la mission de notre Constitution ainsi que les lois qui régissent les institutions.
Les medias de leur côté ont un rôle à jouer notamment pour ce qui concerne l’éducation et la publication d’’informations équilibrées et objectives.
Dans la nouvelle étape où nous nous trouvons, nous sommes en train de voir aussi un nouveau phénomène : ce sont les réseaux sociaux. Une plateforme créée par la technologie moderne qui permet l’expression libre et les échanges de point de vue entre pays et pays, entre les frontières, entre les amis, entre les familles. Mais il faut noter que ces réseaux ont aussi leur côté négatif et peuvent présenter des dangers. C’est pourquoi, nous devons faire attention et les parents doivent surveiller l’usage qu’en font leurs enfants.
Cela signifie que le citoyen ne peut pas, au nom de la démocratie, se permettre de poster n’importe quoi sur les réseaux sociaux.
Un avis posté sur les réseaux sociaux peut blesser les sentiments des autres personnes, amener la discorde dans la famille, nuire à l’image du pays et affecter aussi l’harmonie et la tranquillité, qui restent l’un de nos plus grands acquis en tant que nation.
Nous ne devons pas poster quelque chose qui va à l’encontre du Préambule de notre Constitution ou contre les paroles de notre hymne national, les bonnes valeurs qui sont les nôtres ou contre l’identité que nous avons forgée ensemble.
Frères et Sœurs Seychellois,
Nous sommes en train de faire chemin ensemble. Ensemble, nous sommes en train de progresser. Dans le classement de l’indexe de perception de la corruption dans le monde, nous sommes les 1ers en Afrique et 28e dans le monde. Pour ce qui est de l’Indice du capital humain, nous sommes 1ers en Afrique et 43ème dans le monde. Quant au classement de l’Indexe sur la santé des océans, nous sommes 1ers en Afrique et 33e dans le monde.
Notre progrès, Frères et Secours, n’est pas le fruit du hasard. Nous avons progressé grâce au travail dur que nous avons fait ensemble. Aussi, devons-nous continuer à valoriser ensemble cette culture de travailler dur.
Aujourd’hui je voudrais dire Merci au peuple seychellois pour sa contribution positive dans l’état de notre nation et je voudrais saisir l’occasion pour renouveler mon engagement à continuer de travailler pour les Seychelles et tous les Seychellois sans exception.
Les Seychelles restent plus importantes que nous tous et je prie Dieu de continuer à bénir notre beau pays.
Merci.