19 March 2021 | State House.
C’est d’un agréable devoir dont je m’acquitte aujourd’hui en transmettant à mes frères et sœurs seychellois, ce message à l’occasion de la Journée Internationale de la Francophonie. Je ressens un immense plaisir à me joindre à la communauté internationale, notamment francophone, pour célébrer cette date qui depuis 1990, est fêtée le 20 mars de chaque année.
Il me souvient que cette date a été choisie en commémoration de la signature, le 20 mars 1970, à Niamey, au Niger, du Traité portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) qui deviendra plus tard l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Je n’ai pas besoin de dire combien elle est importante pour nous Seychellois, d’autant que la langue française nous renvoie à notre histoire, à notre culture, aux racines de la langue créole, et surtout aux liens qui nous unissent.
Je suis heureux de constater que le thème choisi cette année par la Francophonie, à savoir « Femmes Francophones, Femmes résilientes », est en harmonie avec ma vision de la femme seychelloise. Je me félicite du choix de ce thème parce qu’il y a au cœur un appel de porter plus loin le flambeau de la lutte pour l’émancipation totale de la femme.
A nous Seychellois, il rappelle les réalisations accomplies par la femme seychelloise à la faveur d'un riche parcours qui lui a permis d'assumer pleinement son rôle en tant qu'élément de stabilité et de sécurité et comme symbole de courage et de persévérance, au sein de la famille et de la société.
Je suis heureux qu’elle soit à l’honneur encore cette année à travers de multiples activités, malgré la pandémie de la Covid 19 qui impacte tout aujourd’hui.
La Journée Internationale de la Francophonie nous invite à célébrer notre attachement au français que nous avons la chance d’avoir comme une de nos trois langues nationales. Mais c’est une Journée qui nous invite aussi à réfléchir aux défis qui subsistent sur la voie de sa promotion. Car l’on ne peut oublier qu’elle ne s’est pas encore totalement émancipée du péché originel d’être perçue encore par certains comme la langue de « m’as-tu vu ? », comme une langue difficile, ou la langue de « petits prétentieux », et je ne sais encore. Le français peine encore à se départir de ces clichés, malgré les mesures de démocratisation, et en dépit des investissements faits pour son apprentissage et son usage.
Et pourtant, personne ne peut nier que la langue française vit, respire et transpire à travers notre culture, à travers nos valeurs et traditions, et à travers notre façon créole de voir le monde.
D’où la nécessité de la rendre plus visible, plus vivante dans notre quotidien à travers des actions concrètes qui doivent aller au-delà des célébrations traditionnelles de cette Journée.
La promotion du français est pour nous Seychellois, un impératif moral, culturel, linguistique, stratégique, et surtout une nécessité pour notre développement.
Nos langues - le créole, le français et l’anglais- sont en effet une grande richesse pour notre pays. Je dirai même qu’elles sont une chance, notre fierté, voire un privilège. En effet combien de pays peuvent se prévaloir de trois langues parlées un peu partout et dont deux sont des langues internationales ? C’est une grande chance pour notre pays. Et cette chance, en termes de communication, de formation, de dialogue, d’échanges et d’ouverture sur le monde, est incroyable. Car chacune d’elle est porteuse d’une culture. Et chacune d’elle est essentielle à notre identité.
Mon discours dans nos trois langues nationales à l’occasion de mon investiture en octobre dernier, témoigne de cette fierté et de mon attachement à cette chance qui ne doit pas nous échapper.
Au nom du Gouvernement et en mon nom personnel, je voudrais par ce message, rendre hommage à tous les acteurs impliqués dans la préparation et la mise en œuvre de cette fête de la Francophonie : les Autorités nationales compétentes, la Commission nationale de la Francophonie, l’Alliance Française, l’Ambassade de France et tous les partenaires, associations francophones, jeunes, femmes, enseignants, élèves et tous ceux qui portent en partage le projet francophone et ses valeurs.
Je m’inscris à vos côtés avec fierté afin que nous parvenions ensemble à renouveler, sur des fondements encore plus solides, la francophonie seychelloise.
C’est sur ces mots que je souhaite à vous tous, une Bonne Fête de la Francophonie !